
C’est en toute fin d’année 2023 (le 29 décembre) que les français de Suicide Circle ont décidé de nous vomir leur deuxième album. Partant d’une base black metal mais empruntant des chemins noise et expérimentaux (on est mis au parfum dès le premier titre, l’éprouvant « The star spawn »), le style du désormais one-man band est à la fois brutal, malsain, mélodique et fluctuant en termes de rythme et d’intensité. La voix de Meyhna’ch peut s’apparenter à celle d’Attila Csihar, et le style a également quelque chose d’indus qui peut évoquer Aborym. Changement d’ambiance avec « The highest spheres » qui se fait bien plus black orchestral, assez classique mais convainquant. « The advent » est une sorte de messe noire, inquiétante et lancinante : un pur bonheur de quasiment sept minutes. On passe ensuite au morceau-titre, accueillant plusieurs invités ; un beau déchaînement de violence et de chaos. « For nothing » emprunte des chemins plus doom et pesants, mais s’avère toujours redoutable et écrasant. J’avoue moins accrocher à la fin du titre même si j’aime bien l’idée de cette descente aux enfers. C’est ensuite « The prince of darkness » qui nous accueille dans le même esprit froid et le même martellement doom, avant de se faire plus explicitement death / black : peut-être le titre le plus brut du lot. Enfin, « Any of you » déploie doucement toute la noirceur dont le groupe est capable pour un final sobre et splendide. Au final, ce disque est bien moins dégoulinant et crade que ne le laissait présager son titre ; tant mieux, on n’aura pas besoin de faire le Meyhna’ch (désolé, elle me titille depuis le début…). Il s’avère en tout cas captivant d’un bout à l’autre, et même si je n’arrive pas à me retirer de la tête le nom d’Aborym, je ne considère pas Suicide Circle comme un vulgaire suiveur, mais plutôt comme une nouvelle branche de la même source malade !