
C’est d’une contrée qui a petit à petit gagné ses galons dans ce style bestial et intense que le quintet de black metal Spectral Wound nous provient. C’est un quatrième album que nous propose le groupe, et il aligne autant d’influences black scandinave que d’éléments de metal noir québecquois. Cependant, ces gens ont décidé de s’exprimer en anglais. Ok, c’est une manière de se démarquer désormais je suppose. « Songs of blood and mire » est un bon album de sept titres plutôt long (chacun tourne autour de 6 minutes) qui ne va pas révolutionner le genre mais s’avère assez redoutable tout de même. Les paroles oscillent entre storytelling et occultisme, on se situe à peu près au niveau d’un Emperor des débuts. Au niveau instrumental, on est vraiment dans le classique : la formation est constituée de deux gratteux, un bassiste, un batteur et un vocaliste ; pas de claviers, pas de saxo, de violon ou je ne sais quoi ; juste l’essentiel. Mais voilà, ces titres sont non seulement parfaits en terme de composition (ni trop simplistes ni trop complexes, ils mettent des mélodies fortes en avant, mais leur apportent assez de fluctuations pour ne jamais sonner redondant) mais également en terme de production ; ce nouvel opus sonne raw mais s’avère très lisible. Lisible mais pas trop propre non plus ; il ne s’agirait pas de passer pour des branquignoles. D’ailleurs, pour ça ou pas, les gars restent également assez sobres dans leur accoutrement ; là aussi, un look sauvage mais pas outrancier. Ce qui tranche un peu avec certains titres comme « Aristocratic suicidal black metal » (très bon au demeurant) donnant une image plus décadente. On ne leur en tiendra pas rigueur ; c’est vraiment du très bon boulot.