Je n’ai qu’une vision parcellaire de la carrière des islandais Solstafir. Je me souviens de « Masterpiece of bitterness », « Köld » et surtout, « Otta ». Le groupe y développait un son tantôt apaisé tantôt hystérique, et on retrouve ces deux aspects de sa personnalité sur ce septième album : tant mieux. « Endless twilight of codependent love » mise encore une fois sur des titres très atmosphériques et post rock / post metal, et une production d’une clarté impressionnante. Tout est propre, on est bien loin de l’image black metal des débuts. Seul le chant nous rappelle les origines bien terrestres de Solstafir. C’est ce qui m’a toujours étonné, que le groupe conserve des tics vocaux plus hargneux et des textes en langue maternelle, là où d’autres optent opportunément pour l’apaisement, histoire de s’exporter plus facilement. Mais Solstafir ne donne pas dans l’opportunisme. Et ce nouvel opus ne dévie pas de la voie qu’il s’est tracé et qu’il suit depuis des années. Toujours plus rock et moins metal, mais gardant le goût des envolées instrumentales et vocales, il donne vraiment l’impression d’être un album de transition, ne souhaitant pas encore abandonner ses vieilles habitudes mais portant son regard plus loin encore qu’il n’a l’habitude de le faire. L’avenir me dira si je suis dans le vrai, mais je sens que le relatif status quo depuis 2 ou 3 disques (d’après l’écoute rapide de « Berdreyminn » pour préparer cet article) cache en fait une prise d’élan qui ouvrira sur autre chose. Mais cette attente ne m’empêche pas de prendre plaisir à écouter les huit titres toujours aussi bien ficelés de cet opus !
Related Posts
- 10000Comme Sigur Ros, Solstafir est islandais. Et comme Sigur Ros, Solstafir chante dans sa langue maternelle, et aime le post rock. Mais voilà, Solstafir est tombé dans la marmitte metal quand il était petit. Et ça change tout. Plus intense, plus nuancé, plus sombre et plus imprévisible, tout en restant…
- 10000« Kauan », moi, ça m’évoque d’abord un superbe album de Tenhi sorti en 1999. Kauan, le groupe (en fait, il s’agit à la base d’un one-man band), se forme en 2005 en russie avant de migrer vers l’ukraine. Le fait qu’il adopte un nom d’origine finnoise pourrait bien laisser croire que…
- 10000Quel bonheur de retrouver les américains ! Wolves In The Throne Room est de ces groupes black metal qui ont choisi d’amener le groupe bien au-delà des limites de la perception du blackeux de base, en lui collant dans les pattes une bonne dose d’ambiant nébuleux, de doom rampant, de post…
- 10000La voilà, la suite des aventures de la danoise Myrkur que j'appelais de mes vœux en septembre 2014 ! Sur son premier ep dont la chronique n'est pas très loin d'ici, elle mélangeait sans vergogne heavenly music et black metal. Une mixture hautement addictive de par son originalité autant que par…
- 10000De "Nord", premier album des bordelais, si je garde un excellent souvenir, celui-ci reste assez embrumé, tant Year Of No Light fait à l'époque partie d'une nébuleuse de groupes obéissant aux mêmes codes et avec des objectifs musicaux similaires. Alors si forcément ce "Tocsin" au titre alléchant pour les fans…