
Je n’ai qu’une vision parcellaire de la carrière des islandais Solstafir. Je me souviens de « Masterpiece of bitterness », « Köld » et surtout, « Otta ». Le groupe y développait un son tantôt apaisé tantôt hystérique, et on retrouve ces deux aspects de sa personnalité sur ce septième album : tant mieux. « Endless twilight of codependent love » mise encore une fois sur des titres très atmosphériques et post rock / post metal, et une production d’une clarté impressionnante. Tout est propre, on est bien loin de l’image black metal des débuts. Seul le chant nous rappelle les origines bien terrestres de Solstafir. C’est ce qui m’a toujours étonné, que le groupe conserve des tics vocaux plus hargneux et des textes en langue maternelle, là où d’autres optent opportunément pour l’apaisement, histoire de s’exporter plus facilement. Mais Solstafir ne donne pas dans l’opportunisme. Et ce nouvel opus ne dévie pas de la voie qu’il s’est tracé et qu’il suit depuis des années. Toujours plus rock et moins metal, mais gardant le goût des envolées instrumentales et vocales, il donne vraiment l’impression d’être un album de transition, ne souhaitant pas encore abandonner ses vieilles habitudes mais portant son regard plus loin encore qu’il n’a l’habitude de le faire. L’avenir me dira si je suis dans le vrai, mais je sens que le relatif status quo depuis 2 ou 3 disques (d’après l’écoute rapide de « Berdreyminn » pour préparer cet article) cache en fait une prise d’élan qui ouvrira sur autre chose. Mais cette attente ne m’empêche pas de prendre plaisir à écouter les huit titres toujours aussi bien ficelés de cet opus !