Shaârghot est une formation d’Île de France se faisant fort de concilier black metal et electro dark. En soi, rien d’extraordinaire ou d’inédit à cela. Shaârghot n’est pas non plus plus subtil ou plus profond que les autres. Mais il sait comment avancer dans cette scène pas si déserte que ça : masqué. Comme pas mal de groupes actuels, comme pas mal de groupes industriels bien sombres aussi, Shaârghot joue beaucoup sur l’univers. Ses membres ont des looks bien étudiés, entre steampunk, cyberpunk et horreur. Ah, et puis le groupe a fait siennes des règles simples ; mélodies simples et très rythmiques, vocaux éructés, riffs puissants, violence frontale et ambiance de film d’horreur. Quand on se prend un « Shadows », par exemple, difficile de ne pas être comblé de bonheur, et de ne pas s’imaginer l’ampleur du phénomène version live. Car oui, si «Vol.2 : The advent of shadows » est bien sympa sur galette, c’est dans la moiteur et l’effervescence d’une salle de concert, aidés par une scénographie et des effets dramatiques, que ses titres doivent provoquer un effet de transe chez ses auditeurs. Si on est un peu attentifs, on remarque pas mal de petites interventions samplées et d’effets, que ce soit sur les voix ou sur les instruments, qui viennent densifier l’atmosphère déjà bien oppressante et violente de ce deuxième opus. Bien sûr, l’ensemble des titres est assez homogène, et ça pourra en agacer certains. Mais ici, le propos n’est pas tant à l’occupation vicieuse qu’à l’agression frontale. Et de ce côté-là, le combo assure. Après une heure de ce traitement, difficile de ne pas finir sur les rotules ; mission accomplie !