En 2012, l’album éponyme de Timothée Régnier alias Rover m’a cueilli, tout simplement, avec sa pop aérienne et rêveuse autant que délicatement mélancolique et froide. « Let it glow » devait donc être une confirmation du talent du jeune homme. De prime abord, la pochette kitchissime de ce nouvel opus du bonhomme pourrait bien rebuter l’auditeur pointilleux. Mais ceux qui ont aimé la première sortie du bois de Rover vont forcément appuyer sur play. Et ils auront raison. Là, ils découvriront que les années 70 sont toujours au cœur de la musique du bonhomme. « Let it glow » est-il rétro pour autant ? Pas vraiment. Il se nourrit de tellement de sonorités différentes qu’il demeure assez inclassable. Sa pop psychédélique et romantique me rappelle autant un Bowie qu’un Ghinzu (les fulgurances soniques en moins pour ce dernier). Le chanteur n’hésite pas à jouer de sa voix à la manière d’un crooner sur plusieurs titres, voir même surjouer sur certains, ce qui peut également désarçonner. Mais Rover assume tout avec un panache rare, y compris un habillage mélodique pas toujours évident mais très intéressant et qui apporte au disque son identité inimitable. « Let it glow » est, vous l’aurez compris, un peu plus retors, moins immédiat que son grand frère. Le léger effort que l’on est amené à faire pour en découvrir toutes les subtilités (et il en a) lui assurera-t-il une durée de vie plus importante ? Nous le découvrirons au prochain épisode. En attendant, Rover a bien négocié le périlleux changement de cap du second album, enrichissant sa musique sans renier ce qui avait fait le succès du premier. Bel effort !
Rover : Call my name
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