Difficile de présenter Rome à quelqu’un qui n’a jamais croisé le groupe de Jérôme Reuteur avant. Non pas que sa musique soit particulièrement complexe à décrire, mais elle allie des univers qui ne sont pas forcément aisés à imaginer accolés : celui du (neo) folk, de la pop, et du goth rock martial. Concrètement, une chanson de Rome est généralement sombre, texturée et déclamatoire. Ce qui, j’en conviens, peut lui donner un côté austère. Pourtant, écouter un disque de Rome est un vrai plaisir. Un peu comme si Depeche Mode avait, en 86-87, plutôt bifurqué vers le côté sombre en capitalisant sur ses « Pimpf » et autres « Black celebration ». Bon, ok, tout n’est peut-être pas aussi simple, mais il y a de l’idée. Bien sûr, si vous m’évoquiez les Swans ou Death In June, je serai plutôt d’accord avec vous aussi. Mais bon, si c’était le cas, il y a toutes les chances que vous connaissiez déjà Rome. Bref. Ce que vous devez savoir aussi, c’est que Rome a la particularité d’être très très prolifique. Tant mieux pour les fans. Mais le revers de la médaille, c’est que pour produire autant, Rome a développé des techniques de composition et de production qui lui collent maintenant à la peau. Donc ses disques ont parfois une petite tendance à se ressembler. Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont inintéressants. De fait, « Hall of thatch » améliore encore un peu la recette en maîtrisant et canalisant son côté industriel, et nous abreuve de titres auxquels on s’attache à la première écoute : « Blighter », « Hunter », « Slaver », « Hawker » est le quatuor gagnant de ce nouvel album, qui compte (en plus!) quelques autres moments agréables (mais moins transcendants). Rome confirme donc tout le bien qu’on pensait de lui, alors que vous connaissiez ou pas les luxembourgeois, il est est temps de leur (re)donner une chance !
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