Plus jeune, je partageais mon temps entre discographie « quartier sensible » et « white trash ». Assassin est certainement le groupe qui me touchait le plus alors, puisque c’était l’un des rares à respecter l’esprit originel, à ne pas laisser la rage occulter le message social et la défense du libre arbitre. Alors oui, on pourra reprocher ses origines plutôt soie que suie à Rockin Squat, mais reste que le rap conscient en France lui doit beaucoup. Pourtant, c’est vrai, le côté militant et donneur de leçons peut fatiguer à la longue, et c’est ce qui a un peu plombé Assassin sur ses derniers albums. Aujourd’hui Rockin Squat sort son premier (mini) album, qui suit le même chemin ; un flow bien placé, des thèmes de société, de la politique, de l’attaque en règle d’une certaine scène rap français, de la place pour les « jeunes » (« L’undaground s’exprime chap.4 »)…on se croirait franchement dans un album d’Assassin. Pourtant, quelques approximations musicales vont un peu freiner l’assimilation de ce nouveau manifeste, et en faire une oeuvre « sympa, sans plus », au message fort intéressant mais hélas pas assez mis en valeur. Nul doute que monsieur Cassel saura affûter ses lames pour le prochain assaut…