On le sait, les groupes de death / thrash progressif pullulent ces derniers temps. On pourrait donc fort bien s’interroger sur le bien-fondé de l’existence de certains ; exploiteurs de filon juteux ou vrais missionnaires investis ? Bon, on va couper court à la polémique ; « Where owls know my name » est le troisième album de Rivers Of Nihil, combo pennsylvanien qui accuse 10 ans au compteur. Pas nés de la dernière pluie donc, et pas là non plus pour se les rouler dans la chapelure en attendant que ça se passe. Certes, « Cancer / moonspeak » nous accueille tout en douceur, et on peut ne pas voir venir la tuerie qui s’annonce. Mais dès l’exceptionnelle « The silent life », on y est. Le titre alterne entre passages musclés et complètement prog, et on ne trouve jamais rien à y redire. Les incursions de saxophone, les soli échevelés, les rythmiques épileptiques, les ambiances pluvieuses, les hurlements post hardcore, les riffs écrasants, tout est à sa place sur ce disque. Beau, puissant, éprouvant, toujours mélodique, il ne manque jamais sa cible, concentré de tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un disque death prog adulte et posément travaillé. Car du taf, il y en a eu ici pour proposer des titres aussi nets et millimétrés. « Where owls know my name » est impeccable et se révèle d’une redoutable efficacité. Alors non, Rivers Of Nihil n’est pas comme tout le monde, et il mérite une attention toute particulière !
Rivers Of Nihil : A home