10 ans après son dernier album, que reste-t-il de Rammstein ? On peut légitimement se poser la question tant le duo de tête, Till Lindemann et Richard Kruspe semblent s’être éloignés ces dernières années, le premier fricotant avec d’autres stars metal et nous gratifiant de jolies petites productions (cherchez un peu, j’vais pas vous mâcher tout le boulot non plus !), le second s’exilant aux Etats-Unis pour y couler des jours heureux (un peu) et peut-être percer avec Emigrate, un alter-ego musical de Rammstein, cette fois contrôlé de A à Z par le bonhomme. Alors, amitié renouvelée ou besoin de remettre du pain sur la table ? Peu importe ; le groupe semble être revenu aux affaires avec la même envie de donner des coups de pieds dans la fourmilière, et l’a déjà fait avec son premier single, qui à peine sorti faisait ressurgir la polémique. Une polémique que ne manquera pas non plus de susciter cette pochette arborant une allumette, menace sourde mais bien réelle. Seulement, Rammstein est-il encore capable de mettre le feu ? En tout cas, il s’y emploie. Il n’y a qu’à lancer « Deutschland » pour s’en rendre compte ; son gros clin d’oeil à « Du hast » n’est pas qu’un coup d’esbroufe. La preuve ? Le riff de « Radio », et sa construction qui sent bon les débuts du groupe. Bon, bien sûr, le groupe ne brille pas par son courage ; pour son retour, il a préféré miser sur des valeurs sûres, un schéma bien établi. Est-ce que ça signifie qu’il faut moins l’aimer, ce disque ? J’ai été souvent déçu par le groupe ces dernières années, mais là, je dois dire que l’écoute a été plus qu’agréable. Rammstein alterne entre morceaux pêchus et pompiers et moments plus riches en sensibilité. Ce que certains pourront regretter, mais pour ma part j’apprécie ces moments plus calmes où Till montre qu’il y a un coeur qui bat derrière ses textes goguenards ou plan-plan. A la réécoute, c’est vrai qu’il est plutôt roublard, ce disque ; juste ce qu’il faut de gros riffs, de clichés Rammsteinesques, un pas de côté vers plus d’electro, et puis pas de titre avec Zaz, et ça, ça fait plaisir. Allez, je vous donne mes chouchous : « Deutschland », « Diamant », « Puppe », « Was ich liebe » et « Hallomann ». Et les vôtres ?