Oui, je sais. Curieux de chroniquer le Queensryche de ce disque. Pas le plus évident, peut-être pas le plus représentatif non plus, éventuellement pas le meilleur. Mais voilà, pour moi, il reste porteur d’une magie et d’une créativité que d’ailleurs le groupe aura bien du mal à retrouver par la suite. Il représente pour moi la fin d’une époque pour le groupe, de celle que j’apprécie pour être plus précis. Mais incompris, il a souvent été acquis sur la base des succès précédents du groupe par les fans (et les curieux) et a souvent déçu. Sombre et plus rock que metal, il montre un Queensryche vacillant, en proie au doute sur sa personnalité profonde et sa raison d’être. Ce qui ne l’empêche pas d’être une fois de plus exceptionnellement riche. Si l’intro « 9:28 A.M. » laisse deviner un nouveau concept-album, il faut plutôt chercher un thème général ici ; celui des troubles mentaux. Bientôt l’orientalisante et moderne « I am I » lui fait place. « Damaged », beaucoup plus metal, est tout aussi percutante. Puis vient la première ballade du disque, « Out of mind », belle et sensible comme à l’accoutumée. Vite éclipsée par la magnifique « Bridge », au texte très personnel de Chris degarmo sur sa relation avec son père. Pas le temps de s’en remettre, c’est une « Promised land » longue et progressive qui nous embarque complètement, avec en bonus Geoff Tate au saxo. La groovy et originale « Disconnected » fait redescendre sur Terre (mais laquelle ?). Et nous voici en compagnie de « Lady Jane », autre sommet du disque, semi-ballade touchante. « My global mind », tout bon qu’il soit, fait un peu pâle figure, titre plus classique et attendu. D’autant plus qu’il est suivi de « One more time », autre belle réussite du disque. Et on finit notre voyage avec une « Someone else ? », duo piano-voix juste parfait. Les chanceux pourront chopper la version avec bonus (notamment « Real world » sur la bande originale de Last Action Hero, et une version de « Someone else ? » avec le groupe au complet, qui confirme la justesse du choix d’interprétation en comité restreint).
Queensryche : Bridge
Queensryche : I am I
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