Pope, en voilà un drôle de nom pour un groupe. J’aimerai bien vous en expliquer l’origine et la signification, mais je n’ai pas la queue d’une explication. Par contre, sa musique est beaucoup moins énigmatique. Dès « David Caspian », on voit tout de suite d’où vient le groupe. J’ai l’impression d’y entendre un compromis entre Three Mile Pilot, Pavement et un groupe de revival rock alternatif / grunge nineties. Bizarre ça aussi. Ah oui mais voilà pourquoi ; Pope est une hydre à deux têtes. Enfin, trois techniquement, mais seules deux d’entre elles se partagent le micro et le songwriting. D’où un côté schizophrène finalement assez rafraîchissant, qui garantit en tout cas une diversité bienvenue dans ce genre d’exercice de plus en plus répandu et donc de moins en moins inattendu. Ceci dit, il faut bien reconnaître à la paire un certain talent d’écriture. Sous ses dehors très classiques (une pochette toute laide, des looks d’étudiants attardés), « True talent champion » n’est certes pas taillé pour être porté aux nues et faire la tournée des stades, mais comporte assez de bons titres pour qu’on apprécie le détour. Le point noir, je me répète, c’est ce manque de personnalité qui nous fait dire « tiens oui, on dirait… ». Mais bien d’autres ont vécu avec ce poids sur la conscience sans qu’il les fasse chavirer… Alors Pope, pourquoi pas ?
