
Pharmakon, alias Margaret Chardiet, nous amène aujourd’hui son cinquième album arrivant après 5 ans de silence. Elle y inspecte cette fois la relation brisée entre l’homme et la nature, et les résultantes de celle-ci. Mais ce qui change ici, c’est la façon de procéder. En effet, si sur les disques précédents la voix était principalement utilisée pour haranguer, éructer, agresser, ici les textes prennent plus d’ampleur, le tout se fait plus frontal et violent encore. Malsain, industriel, noisy, bien sûr, la musique l’est encore, mais ce n’est plus ça qui est au centre du disque. Les mélodies n’y font pas pour autant irruption. Car si voix il y a, on ne peut toujours pas parler de chant, et encore moins de ligne vocale. Ou plutôt si ; mais là où un disque habituel la présente sinusoïdale, ici elle est rectiligne, comme si « Maggot mass » était une sorte de pamphlet ; le terme de « messe », aussi sarcastique qu’il soit, est assez bien choisi. Les cinq titres de cette nouvelle offrande continuent à nous faire mal, à nous cracher leur dégoût de l’humanité à la figure. Il n’y a guère que sur la finale « Oiled animals » que l’on ressent un peu d’apaisement et que l’on perçoit ce qui peu ressembler le plus à une structure pop. Un apaisement inquiétant, une structure faite pour piéger l’auditeur et mieux le noyer sous des reproches, mais quand même, c’est certainement le titre le plus « inspirant » de la galette. Je ne vous cache pas que « Maggot mass » est jusqu’ici l’album qui m’a le moins « plu » de Pharmakon. En mettant un peu plus de côté les aspects les plus déviants du projet, Margaret Chardiet en fait quelque chose de plus viscéral certainement, mais bien moins unique à mon sens. Ça reste une expérience assez rare, mais j’espère un revirement pour les prochaines sorties.