
Perturbator a longtemps été l’une des figures les plus emblématiques de la synth wave. Mais l’artiste, depuis quelques temps, se détache peu à peu du genre qui l’a fait connaître pour explorer d’autres horizons, tout aussi sombres mais plus variés. Pourtant, « Reaching Xanadu » s’inscrit dans un registre electro / synth rétro et flippant à la Carpenter ; jusqu’ici on ne voit rien venir. Mais la chanson-titre qui lui succède révèle une darkwave électro à la fois vertigineuse et glaciale ; un titre assez énorme qui laisse espérer un album d’anthologie. « Excess », en revanche, nous sort une rythmique bien post punk martelée sur un clavier electro dark : un mélange fort à propos. « Secret devotion », c’est un peu She Wants Revenge et Joy Division qui tapent le bœuf ; on pourrait largement faire pire ! Arrive alors le premier single « Death of the soul », qui lui renoue plus avec les ambiances cauchemardesques et dark synth d’antan, les références eighties en moins. « The other side » assure la transition entre cette ambiance et les influences plus gothiques de ce renouveau. « Dethroned under a funeral haze », outre le fait de faire un clin d’oeil appuyé au black metal (ou alors il n’y a que moi qui y voit un rapport au Darkthrone – Under a funeral moon ?), se rapproche plus d’un Depeche Mode plus goth. « Messalina, messalina » est peut-être le titre le plus rétro de l’ensemble, avec sa coloration très goth mariée à une electro profonde et orchestrale, et des rythmiques très techno indus ; joli morceau. Enfin « God says » revoit Perturbator collaborer avec Hangman’s Chair (échange de bons procédés puisque James Kent apparaissait sur le cinquième album du groupe sludge doom parisien), pour un long titre dont l’évolution laisse exploser une émotion troublante en fin de parcours, bien aidée par la voix expressive de Cédric. « Lustful sacraments » est donc un autre pas de côté de Perturbator, s’affirmant dans une electro cold wave bien sombre et aux accents rétro mais à la prod actuelle.