
Lada Obradovic est une batteuse croate. David Tixier est un pianiste français. Tous les deux sont diplômés d’écoles de jazz et compositeur émérites. Ensemble, ils forment ce duo qui, je vous le donne en mille, joue du jazz. Et comme vous le savez, ce n’est pas un genre qui a mes égards. C’est aussi le moment de vous dire que ce disque ne m’a pas été soumis par le label ou l’artiste, mais que je suis tombé dessus tout seul comme un grand. Si j’en parle aujourd’hui, c’est donc que je le trouve digne d’intérêt. Pour tout dire, avec une orchestration différente, « The boiling stories of a smoking kettle » aurait tout d’un disque d’electronica exploratoire. Les mélodies sont jazz, indéniablement. Certains passages, comme sur « A reckess path » ou « Unborn story », sont outrageusement démonstratifs, et sont typiquement ce que je n’apprécie pas dans le genre. Mais la virtuosité des musiciens, leur musicalité et leur complémentarité reste un atout considérable sur les autres passages, ceux à la construction digne d’une œuvre d’Escher. Surréalistes, oniriques ou fiévreux, les huit titres de cette troisième sortie pourront charmer à coup sûr les amateurs de jazz original, mais pourquoi pas aussi ceux de musique instrumentale sortant des sentiers battus aux rythmes chaloupés.