
Premier album de ce groupe de Los Angeles. Je me souviens qu’il y a des années, les musiciens de la ville se trainaient une réputation de « poseurs ». Ni le style ni la dégaine des gars ne cadre avec ça, et c’est tant mieux. Tenez, regardez cette pochette dégueulasse, limite grungy ! Musicalement, c’est un peu plus apprêté : on se situe entre post punk, shoegaze, new wave et rock alternatif. On y trouvera donc des rythmiques nerveuses, mais aussi des synthés enveloppants, des ambiances rêveuses et une écriture plus indie pop que punk. Les dix titres que contient cette galette sont expédiés en moins d’une demi-heure, et pourtant on n’a pas l’impression d’avoir été roulés sur la marchandise tant ils sont bien construits, concis et efficaces. Les guitares (ni trop volontaires, ni pas assez) se marient sans mal aux synthés et sonorités plus eighties, les aspects les plus post-punk se chargeant d’éviter de trop tomber dans le pathos, alors que les paroles assez désabusées et sombres pourraient nous y précipiter. Il m’a fallu plusieurs écoutes pour entrer dans ce disque, pour y déceler l’équilibre précaire mais certain qui le régit, et m’y habituer. Mais une fois accoutumé, j’y trouve pas mal de bons titres comme « Con-man », « Empty eyes » ou « Laying claim ».