Je ne m’en suis pas caché sur mes chroniques précédentes du groupe ; je considère Necrophobic comme un bon élève, besogneux et qui lit attentivement les consignes avant de répondre. On ne sera donc pas étonnés que « In the twilight grey » se montre aussi carré. Pour ce dixième album, les suédois se sont apparemment concentrés sur ce point précis ; l’efficacité. Dès le premier titre « Grace of the past », le décor est planté ; après une trentaine de secondes d’une intro sympathique mais spartiate, le groupe nous plonge dans un death black qui ne laisse aucune place au hasard. Les inflexions un peu horrifiques y ont été gommées mais l’âme même de la musique du combo subsiste, et ceux qui ont été accompagnés par le dark metal scandinave des nineties seront ravis de le retrouver ravivé et toujours aussi teigneux. Cette opiniâtreté, c’est ce qui sauve « In the twilight grey » à mon sens. Je dois bien dire que, s’il n’y avait pas ce petit goût de reviens-y, cette confiance en soi, le disque me paraîtrait un peu trop téléphoné pour en parler. Mais voilà, il est porteur de quelque chose de spécial, qui fait qu’on y revient immanquablement, et qu’on finit par en intégrer tous les éléments et les apprécier vraiment. Je ne dis pas que je considère désormais ce nouvel album comme un futur classique, mais je ne peux nier ses qualités. Necrophobic reste un sacré morceau du genre, il a gagné sa place et sait comment faire pour la conserver.
