
Ils sont inspirés en ce moment, les norvégiens de Mork ! Après un « Dypet » assez remarquable en 2023, les voici revenus aux affaires un an plus tard avec « Syv », septième album du combo. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, Thomas Eriksen, ici responsable de la totalité de l’album, de la composition à l’enregistrement en passant par l’interprétation de l’ensemble des instruments (belle performance), ne s’est pas contenté de reproduire la formule du disque précédent. Dès « I takens virvel », on sent un souffle plus épique et progressif traverser les titres. Il n’est pas interdit de penser aux grands frères d’Enslaved. « Holmgang » amène un air folk dans l’équation. Mais jusqu’où ira-t-il ? On retrouve également ici une forme de groove apparu déjà constaté sur le dernier album. Mork prouve qu’il n’est ni un suiveur ni une formation de « pur » black metal, malgré l’image qu’on lui prête souvent (et qu’il assume d’ailleurs). Bien sûr, les amateurs de nouveautés devront passer outre cette image et un visuel toujours assez sobre (pour le dire avec des pincettes). Mais il est vraiment assez bluffant, ce disque qui coïncide avec les 20 ans du groupe. Même sur les titres les plus classiques comme « Ondt blod », il y a un petit élément qui montre que Mork n’est pas plan-plan. « Syv » est clairement l’opus le plus diversifié et impressionnant de la discographie de Mork. Le travail sur les guitares, leur façon d’amener de l’originalité au sein d’un style très respectueux du genre, mais aussi le travail subtil sur l’instrumentation en général, sur le rythme, tout concourt à faire de cet album un exemple à suivre et l’un des meilleurs du groupe. Je ne peux même pas vous dire que je regrette la mélancolie glacée du disque précédent, parce qu’elle est remplacée par tellement de bonnes choses que c’est à peine si je me rends compte de son absence. Je dois dire que j’apprécie particulièrement l’incursion des éléments folk ; l’exemple de l’instrumental « Til syvende og sist » est par exemple assez frappant, mais « Tidens tann » ou même la finale aussi apaisée qu’inattendue « Omme » sont tout aussi délicieux. Je savais déjà que Mork était un très bon groupe, mais là il vient de se propulser bien plus loin que je n’aurai pu l’imaginer.






