Le stoner doom de Monolord avait déjà fait des étincelles en 2017 avec le troisième album « Rust », où le combo confirmait tout le bien qu’on pensait de lui et montrait une marge de progression impressionnante, notamment sur le dernier titre, tortueux et grandiose. Sans trop de surprise, « No comfort » rempile avec peu ou prou le même genre de titres ; des titres mid-tempo tendant vers la lenteur, chargés de riffs lourds et gras, avec une voix heavy en retrait, une rythmique de plomb et quelques envolées guitaristiques sobres mais efficaces. Je trouve cependant que cet album prend plus le temps de s’installer, avance plus sagement, développant des structures plus recherchées, et s’éloignant donc un peu plus des pères fondateurs, tout en employant exactement les mêmes ingrédients. Bon, ceci dit, je trouve le son un peu moins massif et puissant que sur « Rust », et juste après la signature chez Relapse, c’est un comble… Bon, pour être totalement objectif, les éléments les moins metal du disque sont quand même mieux rendus, plus discernables. Mais l’équilibre entre les deux n’est, pour moi, pas encore optimal, et sur ce point j’ai tendance à préférer le grand frère. Côté titres, les différences entre les deux sont assez subtiles. Toutefois, Monolord a ici gommé les quelques imperfections qui émaillaient ses précédentes réalisations pour se concentrer sur des riffs parfois minimalistes mais toujours percutants. L’ambiance est en général un peu plus sombre je trouve, et les sonorités plus homogènes. Ce qui contribue à donner l’impression d’un bloc ; logique puisque « No comfort » est un concept-album. Au final, et même si une bonne partie des qualités du précédant sont là, cet album me satisfait moins, manquant à mon goût de particularités mémorables, et forçant le trait sur la partie doom, une tendance déjà bien suivie par d’autres. Alors même si ça reste un très bon disque, je ne peux pas m’empêcher de penser que Monolord aurait pu amener sa musique beaucoup plus loin ; tant mieux, ça lui ouvre plein d’autres possibilités !
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- 76Monolord n’a pas chômé depuis sa formation en 2013. « Rust » est son troisième disque, et le combo s’est déjà taillé une jolie petite réputation dans le milieu. Celle d’une formation sur laquelle il faut compter, tout simplement. Pourquoi ? Parce que Monolord a une personnalité, un son. Un son à planter…