
Alors oui, je suis un peu fatigué de vous présenter de nouvelles formations de post punk toutes les cinq minutes, et ce même si j’apprécie le style. Alors oui, je pourrais essayer de vous jouer de la flûte ce soir, en argumentant que Molchat Doma, c’est exotique, parce que c’est exotique ; le groupe est biélorusse. Mais je ne le ferai pas. Pourtant, c’est vrai que la langue natale du groupe donne une note différente à ce quatrième album. Enfin, comme aux autres, je suppose. Le groupe, qui joue sur une image austère et froide, produit une musique plus nuancée. Il mélange post punk, cold wave et synth pop eighties sur la plupart des titres, mais insère ça et là des éléments plus post rock ou electro. Sur le premier titre (vous m’excuserez, mon cyrillique n’est plus ce qu’il était), ce qui marque c’est cette voix chargée d’emphase dont on ne sait si on la trouve ringarde ou plaisante. Pour le deuxième titre, elle se fait plus sombre, et c’est la couleur générale de l’album. Le cinquième titre, instrumental, amène une vibration post rock / ambiant assez intéressante. En revanche, « III » (oui, celui-là est facile) sonne un peu trop cheap à mon goût, mais le groupe se reprend ensuite. « Belaya polosa » ne plaira pas forcément à tout le monde, justement à cause de cette originalité (relative) de la voix et des sonorités new wave. Mais comme le dit le groupe, la principale attention est ici accordée aux mélodies, et à ce niveau, on ne peut pas lui reprocher grand-chose ; le compromis entre accroche et style est effectivement bien trouvé, et s’il n’est pas transcendant sur tous les titres, il reste assez fascinant.