Décidément, Midlake a quelque peu de mal à se stabiliser, autant musicalement qu’au niveau de son personnel. Après avoir tutoyé le jazz puis la folk, et avoir perdu son leader en fin d’année 2013, le groupe poursuit sa route en explorant le rock progressif et psychédélique sur ce nouvel album inespéré. Et de quelle façon ! Le malheur des uns fait le bonheur des autres, ce « Antiphon » en est une jolie preuve. Si l’album est moins folk que les précédents, subsistent toujours des instruments tels que la flûte ou le basson, donnant une couleur très seventies à l’ensemble. La batterie se fait essentielle, le rythme virevolte, fait volte-face, s’efface. La voix d’Eric Pulido, sans aspérités, ni trop aigue ni trop grave, convient parfaitement à l’ensemble. Les claviers prennent une place plus importante, les guitares sont libérées d’une trop grande rigueur… Et, plus important que tout, les compositions sont d’une finesse et d’une beauté à couper le souffle. Très riche sans être pompeux, psychédélique sans être caricatural, « Antiphon » éblouit, réchauffe et berce l’auditeur, tout en portant en lui une mélancolie douce et une part de mystère. Midlake signe ici un album magique et essentiel, tout simplement.
Midlake : Antiphon