Si beaucoup de fans ne se sont jamais remis du très bon « Vredens tid », il faut reconnaître à Manegarm une assiduité certaine dans les bacs et une certaine constance dans la qualité de ses albums, toujours élaborés avec les mêmes ingrédients mais avec une passion et une inspiration renouvelées. « Edsvuren » est le douzième album du groupe et coïncide avec les 30 ans de carrière du combo ; il s’agit de ne pas se foirer quand on fête ce genre de dates. Pour l’occasion, Manegarm est parti enregistrer avec Pelle Saether, le gusse responsable du son de… « Vredens tid » (t’as vu l’effet ? C’est l’métier ça !). Et donc ? Bah donc c’est bien, tiens ! Bien sûr, on va pas comparer les deux, quelques années sont passées (je ne calculerai pas combien, ça me ferai prendre un coup de massue). Mais ça veut dire que le monsieur connaît bien le groupe et sa musique et sait comment en faire sonner chaque élément. Les 12 titres (pour 50 minutes, c’est pas des radins les gars de Norrtälje) continuent d’explorer des thèmes mythologiques, historiques, de parler de certains lieux… Le style se partage toujours entre titres épiques, atmosphériques et énergiques. Des vocalistes féminines sont invitées afin de donner plus de relief à certains titres, parfois le groupe se laisser aller et relâche la bride (sur « En blodvittneskrans » par exemple), mais dans l’ensemble pas de surprise ici. Pas de surprise mais de la qualité. Bref on reste « en famille », et « Edsvuren » a tout pour se placer comme l’un des meilleurs albums de la (riche) discographie des suédois. Le groupe n’a aucune envie de choisir entre ses différentes facettes et on l’en remercie. Oui, un disque purement acoustique serait probablement très bon, mais Manegarm n’a aucun besoin de le prouver, puisqu’il truffe ses disques de titres qui y correspondent. Le groupe a vu ce disque comme un remerciement pour les fans, et a tout donné pour qu’il soit le plus réussi possible ; sans surprise, c’est un succès resplendissant !
