Enfants du rock, les quatre parisiens de Man Is Not A Bird ont gardé du post rock le goût pour des titres aux mélodies puissantes et à la progression en dents de scie, du shoegaze l’amour de l’éloignement et de l’étouffement, du metal la science du mur de grattes. Ils parlent de stoner-drone aussi dans leur bio, mais c’est un élément que j’ai du mal à percevoir dans leur musique. Le groupe nous propose en tout cas un cocktail de ces différents ingrédients sur ce premier album assez bien dosé mais n’échappant pas à quelques redites. Et c’est là qu’on se rend compte que le post rock, principale composante de la musique du groupe, a quand même bientôt 20 ans, et que depuis, on en a bouffé. On en connaît les sons de guitares lancinants, les structures changeantes, les breaks progressifs ou kraut, les accélérations à la frontière du metal, les incursions vocales, les adaptations pop. Alors oui, ce grand saut est assez bien foutu, mais de là à y voir autre chose qu’une longue route qui se poursuit, il y a un pas que je ne franchirai pas. Ce qui n’enlève rien aux qualités de certains titres comme le très réussi « D.I .P. » (très bon choix de single, ce qu’il faut saluer parce que c’est loin d’être toujours le cas) ou le court mais beau « Yugen ». Il manque pour moi à ce « Survived the great flood » une part de personnalité, une patte, un son. Il faudra au combo s’extirper des automatismes et du trop poli respect des aînés que son statut de jeune groupe lui confère, acquérir une attitude plus punk, plus aventureuse. Mais ça reste un début prometteur !
Man Is Not A Bird : D.I.P.