« Fuck the world » hurle Robb Flynn à l’ouverture du guerrier « Volatile » qui ouvre ce nouvel album. De la part du bonhomme, cette déclaration fracassante ne surprend qu’à moitié ; habitué à la polémique, on peut comprendre que le frontman en veuille un peu à tout le monde en permanence. Certes, on pourrait se poser la question de la responsabilité ; après tout, s’il s’en est pris autant sur la tronche, il y est peut-être pour quelque chose… Mais soit, concentrons-nous sur ce neuvième album. Il me faut vous avouer que la musique de Machine Head ne m’accompagne plus depuis longtemps ? Comme tout le monde (pour une fois), j’ai été soufflé par la puissance et la radicalité d’un « Burn my eyes ». Et puis, j’ai déchanté avec la suite de leur carrière, un peu trop « sage » à mon goût malgré quelques sursauts d’orgueil. Le groupe, en tout cas, n’a jamais jeté l’éponge, poursuivant une voie pas toujours partagée par une fanbase allant et venant selon les orientations musicales elles-mêmes changeantes en fonction des influences de l’époque. Celles-ci, en 2018, font replonger « Catharsis » dans le bain néo-metal. Bien sûr, les aspects purement thrash et hardcore sont encore bien présents, et la voix de Robb s’en donne à coeur joie dans tous les genres explorés, du chant crié à la Jonathan Davis aux thrasheries qui frôlent le death en passant par le chant clair et les scansions plus hardcore / rap metal, il est ici assez flamboyant. Tout ça en un seul disque ? Eh oui. Il faut dire que « Catharsis » est un disque long, certainement trop d’ailleurs, qui se fait la somme de la carrière de Machine Head. A ce titre, on y trouve un peu de tout niveau style, et niveau qualité, c’est un peu la même chose : le meilleur y côtoie l’anecdotique. Dans l’ensemble, il est plutôt bon ce disque, on a juste l’impression que quelques éléments n’y sont pas à leur place, ou ne devraient pas y être. Mais au final, il s’agit d’un des disques les plus convaincants du groupe qu’on ait entendu depuis un moment !
Machine Head : Kaleidoscope