Lychgate n’a ni pays fixe, ni style bien défini. Le groupe, formé de têtes pensantes du black pour la plupart, sort ici son troisième album . Un disque aux six titres pas trop longs mais terriblement complexes et progressifs. Des titres qui alternent entre moments épiques, souffles malsains et folie pure. Ceux qui ont fait connaissance avec le groupe dès l’album éponyme de 2013 ne seront pas totalement désappointés, bien que le collectif aille encore plus loin ici, en gommant les riffs les plus black au profit d’un riffing mid tempo qui puise dans le prog, le doom, le post hardcore, et l’avant-garde. De fait « The contagion in nine steps » évoque parfois (souvent ?) une version réactualisée (et peut-être plus torturée et capillotractée) d’un Arcturus. Ah ben oui, désolé, je sais que c’est une référence que je vous ressort souvent, mais cette alternance de flamboyance et d’expériences de petit chimiste du metal extrême, et cette théâtralité, certes ici plus souvent exprimée à travers la musicalité cyclothymique que par le chant, mais bien présente tout de même, ne trompent pas. Mais pour préciser les choses, ce disque est plus proche d’un « Sham mirrors » que de mon album-culte. On parle aussi pas mal de l’extravagance noire d’un Ihsahn, et il y a de l’idée, mais pour moi Lychgate est plus accessible que ce dernier et peut-être moins que les premiers. Cela signifie, c’est évident, que « The contagion in nine steps » n’est clairement pas le disque à mettre dans toutes les oreilles, qu’il nécessite attention, implication et répétition pour être appréhendé dans sa riche globalité. Mais que du coup, sa durée de vie s’en trouve multipliée, et que ses qualités sont telles que ces efforts seront récompensés !
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