
C’est de Vilnius, en Lithuanie, qu’est originaire Local Blood. Et c’est de là-bas qu’il nous assène un rock sauvage, entre post punk et garage, aussi emphatique que noir. « Loverman » a quelque chose de très old school, de vintage. Et c’est pas si mal en fait. Quand « Again » arrive, on ne sait pas trop où il va nous mener, mais son côté balade neo gothique fait des miracles, surtout quand le saxo arrive. « Tonguesong » qui lui fait suite pose un groove vénéneux et lancinant, qui laisse exploser en fin de parcours une rage trop longtemps contenue. « Loverman » porte quelque chose d’oriental dans sa mélodie, à laquelle la rugosité de la voix de Saurunas ne contrevient pas, au contraire. Sur ce disque, on a parfois l’impression d’entendre Screamin’ Jay Hawkins s’égosiller sur du Joy Division en mode berserk. Ça fonctionne plus à certains moments qu’à d’autres, ok. Et peut-être aussi que je passe un peu à côté du concept-album, c’est entendu. Mais ça ne m’empêche pas d’en apprécier la forme, l’attitude très punk et la couleur gris béton sale. Les points noirs du disque ? Une voix qui finit un peu par lasser, et des titres qui finissent un peu aussi par tourner en rond, à force de se la jouer « rough ». Mais il y a de bonnes choses à glaner ici, ça ne fait pas un doute, et on attendra le troisième album des gars pour les voir mûrir et, on l’espère, s’épanouir.