C’est sur la base de chouettes articles que je me décidai en 2017 à aller fureter du côté de la Grande Bretagne à la découverte du « Stillness in wonderland » de Little Simz, jeune rappeuse et touche-à-tout. Bon, j’ai loupé depuis l’épisode de 2019 « Grey area », mais me voici au rendez-vous de cet album post confinement. La jeune femme est toujours attachée à un format de rap fusion, puisant son inspiration dans le reggae, le jazz, la soul, le R&B, l’electro. Et elle explore ici, ou du moins nous invite à le faire, son ambivalence. En effet, si son personnage public la fait se prononcer, haranguer, s’exprimer et s’exposer, physiquement et conceptuellement, dans le privé, elle assume parfaitement ce côté introverti. Musicalement, est-ce que ça change quelque chose ? Non. Little Simz jongle toujours entre les ambiances cinématographiques, neo soul et hip-hop, avec ce flow affuté et posé. Ce quatrième album est assurément le plus ambitieux des projets de Little Simz. Mais est-il pour autant le plus intéressant ? Pas sûr. Je trouve que là où le disque a gagné en production, en grandeur, en assurance, il a perdu en folie et en spontanéité. Bien sûr, on peut trouver encore plus de contenu, de diversité : les influences musique classique et musique du monde font une percée significative. Mais tout ça sonne pour moi un peu décousu, et un peu maladroit parfois. Et les excellents titres que sont « Introvert », « I love you, I hate you », « Speed », « Standing ovation » ou « Rollin stone » ne parviennent pas à me faire reconsidérer les choses. Ceci dit, même sur le précédent disque chroniqué dans ces pages, il y avait des éléments qui ne me correspondaient pas. Mais l’ensemble m’avait laissé un goût plus acidulé et original en bouche.
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