
Lera Lynn est une chanteuse et compositrice lancée en 2011 mais qui a du attendre 2015 avant de voir son nom s’afficher de façon plus régulière, notamment grâce à sa participation remarquée, derrière la bande originale et devant l’écran, à la série True Detective pour sa saison 2, où elle joue une chanteuse dans un bar régulièrement fréquenté par les deux protagonistes principaux. Musicalement, la dame propose une pop folk assez éthérée et mélancolique. Sur cet album, le sixième, peut-être encore plus, puisqu’il survient après une dépression post-natale suite à sa première grossesse pendant le premier confinement. Cette phrase de présentation n’est pas là que pour remplir un écran ; en effet, on entend clairement ici la lutte permanente des émotions de la jeune femme, et ce même sans se pencher sur ses textes. On passe en effet régulièrement de la légèreté à la gravité. Moi qui suis plutôt d’humeur musicale sombre la plupart du temps, je le ressens bien, et apprécie donc différemment les onze titres de ce disque. Ainsi, si « Illusion » me berce un peu, ce n’est qu’avec des chansons comme « Black river » (qui rappelle la doublette Dido / Jewel), « Cog in the machine », « Eye in the sky » (rien à voir avec celle d’Alan Parson) ou « What is this body ? » que j’apprécie vraiment « Something more than love ». Ce « quelque chose de plus que l’amour » n’est donc pas forcément très romantique, mais c’est un voyage tranquille au travers de la psyché de Lera Lynn, de ses contradictions, de sa souffrance et de sa culpabilité, un témoignage de cette période que les hommes ne connaissent pas autant qu’une catharsis pour l’artiste.