Ok. Pour remettre les choses dans leur contexte, pour peu que ça ait une quelconque importance, Laibach est un groupe slovène au look proche de l’uniforme militaire, pratiquant une electro martiale et sombre, ayant fortement influencé Rammstein, pour la voix notamment. Le groupe a la particularité d’être assez controversé, certains lui reprochant une image trouble et une absence de prise de position concernant ses convictions idéologiques. Votre serviteur n’a aucun avis sur le sujet et s’en moque franchement. « Spectre » est le nouvel album du groupe et s’avère intéressant à bien des égards ; il présente le visage d’un groupe aux influences diverses et renouvelées, bien que restant dans le giron electro. Electro-pop, EBM, techno indus, ambiant, trip hop, sombre ou plus lumineux, riche en gimmicks percutants, alternant entre voix féminine très pop et celle si particulière de Milan, il prend garde de toujours se montrer accrocheur et accessible, ce qui n’a pas toujours été le choix de la formation, loin s’en faut. Oh, bien sûr, ce n’est pas du Guetta, et ça sera volontiers taxé de bizarre par la plupart des gens, mais ça reste l’un des albums les plus réussis et efficaces de Laibach en une trentaine d’années de carrière. J’aurai juste écarté du lot l’introductive (et premier single…) « The whistleblowers », dont le côté « 7e compagnie » me rebute franchement. Le reste fonctionne et impressionne, et redonne confiance en un groupe qui, à force de brouiller les pistes, perd parfois son public…
Laibach : The whistleblowers