
Lorsque je cherche un album à chroniquer, mes yeux ne se tournent pas naturellement vers la musique traditionnelle ou neo trad. Ce n’est pas que je ne sois pas sensible aux traditions musicales exotiques, bien au contraire, c’est juste que ce n’est pas ma culture, et qu’il est vrai que je préfère que celles-ci soient métissées avec du rock, de l’electro, du metal, enfin bref, pas « brutes ». Kimya Ensemble est adepte du métissage (Kimya signifie « alchimie » en arabe), mais il l’opère en restant au sein de la world music. « Between mist and sky » est le premier album de cet ensemble formé à Paris. Ses membres, tous dotés d’une solide expérience de la composition et de la scène, font s’unir ici des influences arabes, asiatiques, indiennes et européennes pour un périple aussi passionnant que dépaysant. Le jeu avec les sonorités se double de celui avec les structures héritées du monde classique ou du jazz, et si les musiciens prennent un plaisir évident à rendre hommage à leurs aînés ou leurs modèles, l’auditeur lui est happé par un tourbillon de notes et d’effluves d’ailleurs qui l’enivrent et l’emmènent dans un train fou traversant mers, montagnes et plaines. Découpé en sept segments, ce disque qui appelle au rêve et à la dérive de l’imagination dévoilera ses richesses avec le temps et les écoutes. Vous amuserez-vous à en décortiquer les éléments ou vous contenterez-vous d’en profiter tel quel un heure durant ?