Ah ben merde. Quand « Needed you » débarque dans mon casque, deux noms se tirent la bourre : Duffy et… Amy Winehouse. Le titre empreinte son rythme vénéneux à Screaming Jay Hawkins, sa mélancolie à Lee Fields, et pas mal à Etta James, modèle revendiqué. Mais pour la voix, c’est bien ça. Une entrée en matière assez exceptionnelle qui met bien en confiance pour la suite. Une suite globalement plus classiquement soul, mais qui comporte tout de même pas mal de bonnes idées. Bon. Qui est Kimberose en fait ? Une jeune française, auteur-compositeur, entourée de musiciens habiles et qui, après avoir tenté sa chance par le biais d’un télé-crochet, a trouvé le moyen de sortir un premier album, le sien, sans avoir à prostituer son talent au bon vouloir de producteurs friands de succès facile, immédiat et jetable. Et donc le voilà ce disque. 41 minutes, onze titres. Tous bons. Tous chargés de classe, de groove et de feeling. Tous agrémentés d’arrangements qui les mettent parfaitement en valeur mais sans jamais en faire des caisses. Alors oui, la personnalité de Kimberose ne transparaît pas encore là-dedans. C’est un album de jeunesse, il est encore trop calqué sur les influences, sur les formules. Et parfois, il s’attarde un peu trop sur les facilités vocales de la demoiselle. C’est le genre qui veut ça ? Non, pas forcément. En tout cas, on y perçoit un potentiel, ça c’est sûr. Et la suite nous donnera certainement raison !
Kimberose : I’m sorry