Vous avez déjà assisté à une éruption solaire ? Eh bien, moi non plus. Mais « Astral », premier titre de ce nouvel album des toulousains, est la représentation musicale parfaite de (ce qu’on imagine de) l’éruption solaire ; bouillonnante, étouffante, violente et magnifique. A vrai dire, l’ensemble de « Abandon of the self » est une prolongation de cette illustration. Eryn Non Dae évoluait il y a quelques années dans un style beaucoup plus basique ; aujourd’hui, on peut aisément le cataloguer comme une formation de post metal. Quelque part entre le doom, le sludge, le post hardcore et le metal atmosphérique, les sept titres de cet album sont portés par une voix très core et une autre claire au phrasé presque rap. Parler de quelque chose de rafraîchissant en évoquant « Abandon of the self » serait plus qu’exagéré. Cataclysmique, écrasant, progressif, certainement. Complexe, cathartique, soufflant le chaud et le froid, assurément. On s’y perd un peu, d’ailleurs ; en fin de parcours, on sait qu’on a aimé ce disque, mais on n’en connaît pas toutes les raisons. Alors on y revient… et on ressort avec les mêmes incertitudes. Alors, Eryn Non Dae a-t-il raté sa cible ? Pas vraiment. Mais il n’a pas complètement réussi non plus. Trop opaque pour qu’on y perçoive la lumière, trop dédaléen pour qu’on y trouve notre chemin, « Abandon of the self » reste une œuvre fascinante… mais imparfaite, de la part d’un combo qui doit perfectionner et concentrer ses efforts.