Trio féminin islandais, Kaelan Mikla œuvre depuis 2013 du côté de Reykjavik. Et ailleurs, puisque sa musique a attiré l’attention de quelques esthètes torturés, y compris Sir Robert Smith, qui les a invitées pour le Meltdown festival et a réitéré l’invitation l’occasion de premières parties de The Cure. Pas mal comme CV, non ? Côté style, le groupe donne dans un mélange habile et plus pop qu’il n’en a l’air entre dark wave, electro goth et witch house soft. Le tout en langue maternelle, ce qui apporte une couleur très particulière, un exotisme et une authenticité certaines à son art. On retrouve en tout cas la basse caractéristique chère aux Curistes, mariée à des nappes ambiant / acides et un chant / choeur féminin assez extatique, parfois doublés de cris de sorcière, le tout sur des rythmes programmés assez discrets. Une mixture pas vraiment originale, mais dont le trio parvient à extraire le meilleur, ou en tout cas du assez bon pour qu’on ne ressente pas le besoin de râler « qu’on y comprend rien » et « que c’est toujours la même chose ». On s’en doute, l’ambiance générale est bien noire, ce qui peut expliquer un artwork qu’on croirait sorti du back catalogue d’un label black metal, ou une revisite du mythe de la reine des neiges façon film d’épouvante. Les influences neo folk et l’imagerie fantastique s’invitent aussi régulièrement à la fête. On retrouve, surprise, le français Alcest sur le titre « Hvitir sandar », qui voit une présence accrue de la guitare mais pas de duo vocal, ni vraiment de côté shoegaze plus prononcé. l’ensemble de l’album se tient parfaitement, même si le dernier titre, « Saman », s’avère un peu trop monotone (ou trop long) pour moi. Mais on conçoit aisément que l’album puisse constituer un morceau de choix pour les amateurs de dark wave en mal de nouveautés et de fraîcheur. De ce côté, on est servis !
Related Posts
- 10000Josephine Philip et Ina Lindgreen sont deux filles de Copenhague qui aiment la musique, et ont décidé d'en faire en duo après une rencontre au sein d'un groupe de ska. Voici des infos capitales dont on se fout complètement pour appréhender correctement « Dance and cry », le deuxième album des dames.…
- 10000En 2018, l’américain Gost avait revu et corrigé sa formule pour y insérer plus de violence et de personnalité. Ça s’était soldé par une demi-réussite, mais une demi-réussite encourageante pour la suite. Est-ce que mon ressenti a été partagé par d’autres ? Est-ce que le retour de l’album a un un…
- 10000Perturbator a longtemps été l’une des figures les plus emblématiques de la synth wave. Mais l’artiste, depuis quelques temps, se détache peu à peu du genre qui l’a fait connaître pour explorer d’autres horizons, tout aussi sombres mais plus variés. Pourtant, « Reaching Xanadu » s’inscrit dans un registre electro / synth…
- 10000Cleopatra records. D'aussi loin que je me souvienne, c'est un nom qui a toujours été en lien avec le rock gothique, sous une forme ou une autre. Mais très franchement, je croyais le label disparu, comme beaucoup d'autres du genre. C'est donc déjà une bonne surprise d'avoir la preuve que…
- 10000Une rapide écoute du premier single de ce duo bruxellois m'a permis deux choses : 1/ les caser dans la catégorie electro pop 2/ avoir envie d'en savoir pus à leur sujet. Bon, aujourd'hui, leur premier album est sorti, et je me retrouve face à certaines vérités ; 1/ je m'étais foiré…
Actuellement à l’écoute…merci pour la découverte ! Effectivement les Cure sont très présents, mais la personnalité globale du groupe tient suffisamment de place pour n’être pas qu’un vulgaire plagiat. Rien que pour les cris de sorcière du second morceau, ça vaut le détour, quelle ambiance ! – J’en profite pour vous remercier pour le site, ses membres et le travail effectué de façon plus globale. Beaucoup de très belles découvertes depuis que je vous suis, et dans mon métier (je suis médiathécaire, spécialisé musique & cinéma) vous êtes pour ma part un incontournable.