Quand j’ai vu les photos de Junior Rodriguez, j’ai eu un peu peur. Je sais, c’est très con comme réaction. Bon, il faut dire que le bonhomme a la tête de quelqu’un de, hum, conscient de ses capacités. Et puis, comme il doit me rester une once de professionnalisme quelque part et que j’aimais bien la pochette, j’ai quand même lancé l’écoute rapide. Et puis très vite après, j’ai cherché des infos sur ce monsieur. Parce que savoir d’où pouvait venir une telle maîtrise et de si bonnes idées. Ah, ben oui, je ne vous l’ai pas dit, mais il est bon, ce disque. Et bien, le musicien n’est pas un nouveau venu. Il a traîné ses cordes dans pas mal de groupes rock et metal, fréquenté du très beau monde, exercé pas mal de fois seul, autodidacte assumé et assuré, et en ressort forcément aguerri à bien de styles de jeu et bien des instruments. De fait, Junior Rodriguez a enregistré ce disque en autarcie ou presque. Rock psychédélique, rock, hard rock, rock atmosphérique, plusieurs qualificatifs peuvent s’y apposer sans que ça ne paraisse incongru. Le point commun entre tous, c’est un côté très aérien, un sens de la dramaturgie de tous les instants, que les titres soient très posés ou au contraire beaucoup plus énervés. Et des riffs classiques et efficaces hérités d’illustres modèles ; Led Zeppelin, Queens Of The Stone Age, ou plus récemment Wolfmother et Royal Blood. Bien sûr, ça n’est pas très original, mais ça marche bien. Et les petits ajouts psyché et prog amènent un supplément d’âme. Est-ce que ce disque est une tuerie ? Non. Il lui manque un peu de peps. Mais c’est quand même une jolie prouesse, et on espère que la suite dépassera nos espérances.
by Dyvvlad