En 2014, je découvrais Howling Bells avec « Heartstrings » et en gardai un souvenir mitigé. J’y voyais un potentiel un peu gâché par un positionnement pas vraiment assumé, à cheval entre deux mondes, celui du folk rock indé et celui de la pop plus ouverte. Lorsque ce disque de Juanita Stein est arrivé dans ma boîte aux lettres, pour tout vous dire, le nom de Howling Bells mentionné sur la bio me disait bien quelque chose, mais j’ai quand même du aller vérifier. Napoléon disait «une tête sans mémoire est une place sans garnison » ; je crois que dans ma tête y’a une bonne partie de réformés. Bref. Juanita a quitté Howling Bells pour continuer sa route seule sur les routes américaines. Pour l’occasion, elle a renoué avec ses influences les plus profondes pour proposer un disque évoquant les grands espaces, aux abords mélancoliques et folk. Et on est finalement assez reconnaissants à la jeune femme d’avoir fait le choix de la carrière solo, car on y gagne par rapport au disque cité en première ligne. Pas de boursouflure ici, « America » bénéficie d’une ampleur de jeu et de production qui laisse à ses titres toute latitude, à la voix de Juanita le loisir de s’installer tranquillement. Pas de fièvre ici, pas d’urgence, juste une pop effectivement très américaine, aux sonorités laid back prononcées, qui coule comme un fleuve tranquille.
Juanita Stein : Dark horse