
C’est non seulement au travers de ses compositions de musique contemporaine neo classique et d’avant-garde que le compositeur néerlandais Jossef Van Wissem s’est fait connaître et reconnaître, mais aussi via ses musiques de film (il a notamment collaboré avec Jim Jarmusch) et ses musiques de jeu vidéo. D’abord simple guitariste, il découvre le luth aux Etats-Unis, et dès lors se consacrera à l’exploration de ses multiples possibilités et sonorités. Forcément, l’ambiance générale de ce nouvel album (le seizième en son nom si je compte bien, en sachant qu’il en a sorti pas mal en collaboration aussi) est plutôt teintée d’une couleur médiévale. Mais le compositeur y insuffle également un aspect très sombre et grave, qui pourrait rappeler certains titres de David Eugene Edwards, en groupe ou seul. Bien sûr, l’absence de chant ou d’autres instruments (sauf sur « The call of the deathbird » qui invite Hillary Woods et la finale « The day of the lord ») peut donner une impression générale d’aridité et de redondance à l’album, je n’en disconviens pas. Il faut vraiment aimer le son du luth et la musique folk dépouillée et triste pour apprécier les 36 minutes de « The night dwells in the day ». A vrai dire, même moi, pour qui c’est le cas, j’ai tendance à trouver le temps un peu long parfois. Jozef Van Wissem y gagnerait à employer un peu plus souvent d’autres éléments, des invités ou sa voix déclamatoire. C’est dommage parce que prises une à une les sept pistes de cet opus sont vraiment agréables, mais leur somme est un peu contre-productive. Toutefois, « The night dwells in the day » a le mérite de trancher par rapport au reste des sorties, et c’est toujours une bonne idée !