
Jerry Only est de service derrière la basse et/ou le micro depuis 1977, et pourtant « Anti-hero » est son premier album solo. Pourquoi ? Parce que, probablement, il avait jusqu’ici le sentiment de pouvoir dire tout ce qu’il avait à exprimer au travers des Misfits, qu’il a ressuscité plusieurs fois. On pourrait un peu plus dur et se dire qu’il n’avait pas vraiment le temps de le faire avant, trop occupé à essayer de sauver son entreprise du naufrage. Et puis il a peut-être fini par se dire qu’il ferait aussi bien seul qu’accompagné. Et à l’écoute de ce premier album… il a peut-être eu raison, le bougre. Ah, mais ne voyez pas ici une once de sarcasme. Ok, « Anti-hero » est affreusement court, bien trop pour se faire une idée de ce que le bonhomme peut vraiment offrir au monde. Mais « Fear the walking dead » envoie vraiment du steak, et « Dead men » n’est pas loin derrière : le monsieur n’a pas perdu son mojo. Suivent « Snake eyes » et « Illuminati » qui surfent également sur un style rock punk emphatique, revendiquant encore une fois la paternité du goth punk sans pour autant en adopter tous les codes modernes. « Taboo » et « (You’re so square) baby I don’t care » sont plus franchement rock n’ roll. « One cell from you » est quelque part entre les deux tendances, et « Anti-heroes », contre toute attente, se fait un peu trop pompeux et héroïque. Et c’est fini ! Effectivement, pour quelqu’un qui a attendu aussi longtemps pour s’exprimer en son nom, on s’attendait à un contenu plus conséquent. Mais bon, ça reste un bon premier essai, avec en particulier deux premiers titres qui laissent un bon goût en bouche. Punk’s not dead !