Jean Jean. Oui, ça m’a fait marrer comme nom. Mais du coup, est-ce la bonne approche pour faire la connaissance d’une nouvelle formation ? Enfin, moi, je dis nouvelle parce que je n’ai pas connu l’époque de « Symmetry », le premier album, qui déployait un style à la fois très rock et progressif, assez bien troussé mais plutôt classique dans la forme. Bien sur, si je l’avais connu, j’aurais pu y percevoir quelques volontés d’ailleurs, au travers de chahutements post hardcore ou de bruissements électroniques. J’aurai peut-être tremblé aussi, suite aux dissensions internes, qui ont réduit le groupe à peau de chagrin, qui ont brisé la symétrie et mis du sable dans les rouages. Alors en découvrant ce deuxième album (33 minutes, c’est un peu court, mais soit), je ne peux pas me dire que c’était un mal pour un bien. « Froidepierre » est beaucoup moins instinctif, plus froid et calculé. Le rythme est loin d’avoir déserté, mais il transparaît de manière moins fiévreuse. L’alchimie claviers – batterie – guitare est ici impressionnante ; si auparavant les instruments semblaient jouer côte à côte, ici ils jouent ensemble, dans une ambiance très futuriste, science-fiction, assez grandiloquente. Beaucoup plus électronique : electro-rock ? Electronica -prog ? Mais surtout très prenante du début à la fin. Est-ce du à l’ambiance particulière, irréaliste et surnaturelle qui se dégageait de « Froidepierre », le lieu d’enregistrement de ce disque ? C’est ce que le désormais trio aime à penser, victime (?) d’expériences hors du temps et de l’espace qui semblent avoir contribué à façonner l’album. Peu importe comment et pourquoi, on se contentera de profiter du résultat, vraiment excellent, et d’espérer que la suite des aventures de Jean² soient aussi « outer limits » qu’ici !