Ce qui frappe en premier chez In Aphelion, jeune groupe suédois formé durant la pandémie et qui sort aujourd’hui son deuxième album, c’est cette aisance guitaristique qui l’extrait de la masse black metal. Ces gens ont beau afficher un beau « 666 » dans leur logo, leur musique y gagne un bon côté death et heavy. Ce qui la rend potentiellement plus accrocheuse même pour les allergiques au genre. Il faut dire que son line-up a séjourné ou œuvre encore dans pas mal de formations extrêmes : Necrophobic, Exhumed, Cryptosis, Dismember ,Necronaut, Nifelheim, Grave, Morpheus… J’en passe pas mal, mais rien qu’à cette lecture, on se rend compte de la variété des genres. Et donc, dès que « The fields in Nadir » débute, c’est une guitare souveraine qui nous assaille. Des riffs tantôt puissants, épiques, techniques, lancinants, atmosphériques, mélodiques… Non, en fait, tout ça à la fois. La voix, elle, s’éloigne aussi des standards criés / hurlés du genre en empruntant une voie plus éraillée et grave. Les soli sont terriblement fins et toujours bien placés ; de l’orfèvrerie, rien de moins ; écoutez donc un « They fell under blackening skies », c’est un concentré de talent à l’état pur. Alors certains affirmeront que ce n’est pas vraiment du black, que In Aphelio s’éloigne un peu trop. Et ils ont raison ; ne vous attendez pas à un style pur. Le groupe a d’ailleurs été créé pour ça : épancher la soif d’expérimentation de ses auteurs. Bien sûr, on peut rapprocher ça d’un Dissection : « Reaperdawn » en a assurément l’élégance et la prestance. Cependant (oui, il y a un petit mais), je dois bien reconnaître que si tout est impeccable, s’il n’y a aucun temps mort ici, les huit titres et cinquante minutes de ce disque manquent un peu de temps forts. On aurait aimé, d’autant plus qu’on en sent la formation tout à fait capable, des hits inarrêtables, des mélodies qui nous hantent pendant des jours. Ce sera peut-être pour la prochaine fois ; en attendant, ce qu’offre cet album est déjà énorme.
