IL TRE : Anima nera


En Italie, il y a une grande culture chanson. De fait, la scène musicale a toujours été un peu plus imperméable à d’autres genres. Ils y pénétraient, mais ne bousculaient pas tout comme ils ont pu le faire en France par exemple. Guido Luigi Senia alias Il Tre fait partie de ces artistes hip-hop qui, donc, tracent une voie quelque part entre les deux. Il a d’ailleurs participé en 2024 au festival de Sanremo, un peu le Hellfest de la chanson italienne. De notre point de vue, ça peut faire bizarre, et sonner un peu « variété », mais c’est quelque chose de naturel là-bas. Il Tre n’est d’ailleurs pas conspué par ses collègues ; son positionnement particulier est respecté, d’autant plus qu’il ne cherche pas du tout à se donner un rôle, il assume toutes ses influences et son écriture ni vraiment b-boy ni vraiment chanson, résolument moderne. Pour celles et ceux qui ont des gamins, son écriture me rappelle celle de Tancredi (le générique de Diari / Agenda, la série ado netflix), en version plus street et moins electro). Alors bien sûr, ce n’est pas tout à fait mon genre de rap, et une partie des titres est quand même un peu trop chanté pour moi. Mais « Noveunouno », « Litorale » ou « Sui bordi » ou « Inchiostro blu » fonctionnent vraiment très bien. Dans ses textes, Il Tre se dévoile. Il expose ses doutes, ses erreurs, ses histoires d’amour foirées, ses relations bancales avec les autres, son amour-propre fracassé… Ses fans l’aiment pour ça, et je peux le comprendre ; ce mélange de mélodies accrocheuses, de hip-hop qui casse un peu les codes et de textes entre émotion et sujets pop classiques est très bien pensé.

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