Il y a un peu plus de deux ans, « Savage sinusoid » nous ravageait la tête avec sa mixture explosive electro post metal neo classique fusion nimporte nawak. Sa suite, pour une fois, n’apporte pas de grandes évolutions. Igorrr conforte sa position dominante dans le style qu’il a créé, que certains tentent maladroitement d’imiter, mais qui restera à jamais probablement sa créature. Comment ? Il y a des influences orientales très franches sur ce nouvel album ? Oui. Elles donnent un cadre worldnawak très sympathique, mais ne change pas le goût général du disque. Ah, il y a aussi le très fun « Musette maximum », la participation de George Fisher (de Cannibal Corpse) sur « Parpaing ». Mais surtout, il y a tout le reste. Les vocaux magiques de Laure Le Prunenec, et le génie visionnaire d’Igorr font tout le taf ; un titre comme “Lost in introspection”, tout “classique” qu’il soit dans sa construction et son interprétation, et sans grandes fioritures, vaut largement tous les autres à mon sens. Attention, ça ne signifie pas que les efforts déployés ici sont vains ou pas appréciés à leur juste valeur ; c’est juste que, de toutes façons, ce qu’on vient y chercher, c’est ce qui fait l’essence d’Igorr, ce qui fait de cet album ce qu’il est, non ce qui le différencie de ses grands frères. Vous l’aurez compris, la question de la qualité de “Spirituality and distortion” ne se pose pas. L’album est encore une fois exceptionnel. Est-ce que cet “encore une fois” lui sera préjudiciable ? Il y a fort à parier que non. Est-ce qu’il faut cependant lui en tenir rigueur et se rabattre sur les autres ? Non plus. Quand on a la chance en France d’avoir un artiste unique comme Igorr, il faut s’assurer qu’il puisse continuer à faire parler sa folie encore longtemps !
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