Deuxième album pour le français Emeric Levardon alias Hollywood Burns. Le style du monsieur, parti d’une synth wave sombre, riche en ambiances et énergique, avait déjà tendance en 2018 à s’étoffer de genres ou sonorités « voisines » ; musique de film et metal. La teneur plus étoffée encore et plus riche en orchestrations de cette suite ne nous étonnera donc pas. Toujours avec cette imagerie extra-terrestre et les épanchement très eighties qu’on lui connaît, le projet parvient ici à amener un peu plus loin son délire. Le lien de parenté avec les autres acteurs français de la darksynth est bien entendu encore de mise, mais « The age of the saucers » enfonce le clou et ancre donc la personnalité d’Hollywood Burns dans le paysage, en marquant encore plus son positionnement certes assez classique sur le fonds, mais pas tant que ça dans la forme et surtout totalement assumé et géré. En gros, au sein de ces dix titres, on assiste au mariage forcé de la musique de Jerry Goldsmith ou John Williams avec Carpenter Brut. Ce qui est appréciable, c’est que les deux parties sont aussi bien réalisées et « crédibles » l’une que l’autre. Bien sûr, encore faut-il apprécier le côté volontairement rétro de ce style, mais si c’est le cas, rien ici ne sonne cheap, et ça, c’est déjà pas mal. Nerveux, lancinants, menaçants, acides, rampants, épileptiques, les titres s’imbriquent parfaitement dans un format très « bande originale », avec des hauts, des bas, des highlights (ici encore, un titre chanté de façon très « héroïque » avec « Skylords »). Celles et ceux qui ont apprécié l’essai précédent seront forcément conquis par cette séquelle qui va plus loin et fait plus fort.
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