
Vous avez déjà croisé Helen Money ici en 2016, lors de la sortie de son « Become zero » qui déjà dessinait les contours d’une musique entre post rock, neo classique et musique de film. Un univers sombre, où l’espoir n’est qu’un filet de lumière, où la mélodie est au service d’une histoire qui se passe de mots et repose sur des ambiances. Et un instrument, son instrument, le violoncelle, utilisé de mille façon différentes pour en tirer non pas les sons qu’il produit selon l’imaginaire collectif mais les sons qu’elle souhaite obtenir. Ici la dame, qui collabore souvent avec des metalleux de tout poil, s’est acoquinée avec Will Thomas, responsable de plusieurs projets typés electro. Ensemble, ils bâtissent un premier album qui, il faut bien le dire, semble plus tenir de la première que du deuxième. Certes, on retrouve des textures et du rythme electro (minimaliste ou pas), mais c’est bien Helen qu’on entend le plus, ce sont bien ses structures qui pilotent nos émotions. Bien sûr, cette impression peut être biaisée : en effet, et même si c’est leur premier album commun, les deux compères sont habitués à travailler ensemble, et on peut aisément imaginer que le style de l’un peut se fondre dans celui de l’autre. Bref. « Trace » est un voyage dans les limbes, un cheminement aux contours flous au travers d’un monde post apocalyptique. C’est à la fois difficile à suivre et prenant, mais ça vaut le coup de s’accrocher, car c’est un voyage unique.