Il y a quelques années, la musique était pour moi comme une drogue. Je suis passé par une période d’intense boulimie, j’engloutissais des dizaines de disques par semaine, et je listais tout ce que je pouvais trouver. Bon, ça n’a pas forcément l’air comme ça, mais je me suis calmé. Oh, je suis toujours curieux, fureteur et un poil collectionneur, mais moins. Mais ça ne m’empêche pas de me jeter sur des curiosités comme Has A Shadow quand l’occasion se présente. Pensez donc : un duo entre shoegaze, post punk et gothic rock venu du Mexique ! Par ici, des groupes mexicains, on en croise pas souvent, c’est donc une invitation à laquelle je ne pouvais me soustraire. Et bien m’en a pris, car ce deuxième album se révèle assez bath. Ah, ça y est, l’emploi d’une expression ringarde t’as réveillé toi ? Bon, bref. « Sorrow tomorrow » est un condensé de noirceur et de déviance psyché. Ne vous attendez pas à y trouver une once d’éléments folkloriques, la musique de Has A Shadow est finalement très européenne. Assez ancré dans une certaine vision de la musique donc, le duo ne fait que peu de concessions (électroniques) à la modernité. Non pas que ce soit gênant ; obsédants et lancinants, ces neufs titres n’en sont pas moins réussis. Pas parfaits, présentant des aspérités et boursouflures parfois gênantes, mais certainement pas inutiles.
Has A Shadow : Cul de sac