
Punk ? Post-punk ? Indie rock ? Quand « Nausea », le premier titre de ce disque débute, avec son gimmick façon alarme et son riff explosif, on s’en fout bien ; c’est une tuerie. Pourtant Gurriers ne propose pas grand-chose de plus que ses aînés ou contemporains. Un chanteur qui gueule avec application avec un fort accent britannique, des riffs cinglants qui suintent la tension, une partie rythmique assez froide et appliquée… on a déjà entendu ça. Les irlandais scandent, haranguent, font il est vrai assez peu dans la finesse (même si des accalmies se font jour sur « Prayers », « Top of the bill » et de façon relative sur « Come and see »). C’est leur choix, il est assumé et relativement bien géré ; on est content de se retrouver aux côtés de titres de la trempe de « Dipping out », « Prayers », « Approachable » et ses guitares bien heavy, et bien sûr « Nausea ». En-dehors de ceux-ci, on trouve des titres un peu plus convenus, certainement moins marquants, mais pas moins intéressants. En gros, dans le feu de l’action, ils passent tout à fait bien, même si on ne les écouterait pas forcément un par un s’ils en étaient extraits. C’est grave ? Pas du tout. « Come and see » brouille les pistes ; pas étonnant puisque ses auteurs ont choisi un mot d’argot désignant un gamin des rues, un voyou. Alors, c’est juste de la poudre aux yeux ? Quand même pas ; mais on aimerait, pour la suite, que le groupe se détache de ses tics, et nous bouscule un peu plus, soniquement ou pas d’ailleurs. Parce que si Gurriers pond des textes forts, ils méritent un écrin aussi marquant.






