Prenez l’imagerie et quelques tics musicaux du black metal, les mélodies et l’énergie du dark synth, mixez le tout et vous obtenez ce disque, le plus original et personnel de notre ami ricain. L’intérêt de « Possessor » est bien là ; il possède une personnalité qu’on ne peut pas comparer avec nos talentueux poulains tricolores (Perturbator, Carpenter Brut, Dan Terminus, etc) de par l’ajout de blast beats (ça fait tout drôle la première fois, mais on s’habitue) et de chant trafiqué rappelant l’electro-dark. De (pas si) délicates incursions de sonorités 8-bit viennent finir le tableau. Un style un peu plus riche en surprises que chez les collègues donc. Morceaux brutaux, directs et aux effluves metal assumées (« Garruth », « Beliar », « Legion », « 16 A.M. », « Commandment »), plages plus dark synth classiques et horrifiques (« Loudas deceit », « Shiloh’s lament »), moments plus cold wave (« Sigil », « Malum ») et pas mal de trucs entre les univers (le reste, en gros). Et une bien jolie pochette, quand même, qui sort aussi des sentiers battus (de la synthwave). Alors est-ce que tous ces éléments combinés accouchent d’un disque imparable ? Hélas non. « Possessor » n’est pas mauvais, mais il ne maîtrise pas encore assez sa nouvelle formule, qui s’avère instable et parfois indigeste. Toutefois, on ne peut que l’encourager à explorer cette voie vers plus de singularité !
Gost : Beliar