Gogol Bordello a beau s’exprimer en anglais et vivre sous la bannière étoilée, il ne faut pas oublier que son leader Eugene Hütz est bien né en Ukraine, et que la plupart de ses musiciens proviennent d’Europe de l’Est ou de Russie. Qui mieux qu’eux alors est apte en territoire (gypsy) punk à s’exprimer sur la solidarité et à évoquer ce conflit qui n’a déjà que trop duré. Il le fait d’ailleurs accompagné, musicalement ou en pensée, avec pas mal d’artistes de sa patrie. A côté de ça (il ne s’agit pas d’un album concept, même si on peut certainement interpréter les paroles comme on le souhaite), on trouve aussi HR des Bad Brains sur « The era of the end of eras », et c’est quand même la classe (plus que le morceau lui-même d’ailleurs). Musicalement, le style n’a que peu bougé, avec toujours de bonnes grosses influences punk rock à l’ancienne lardées d’éléments de musique des Balkans et de rock, tout simplement. Pour ceux qui n’ont jamais goûté à Gogol Bordello, je suis conscient que ça peut sonner rébarbatif, mais il n’en est rien ; le style du groupe est frais et changeant. On ne peut pas vraiment comparer un titre comme « Forces of victory » avec un « Blueprint » ou un « Fire on ice floe », pourtant ils sont tous bons. Côté paroles, ça parle de lutte, de résistance, d’humanité, les thèmes récurrents au sein du punk en général et des albums du groupe aussi. Ne vous laissez pas décourager par les premiers titres de l’album, qui ne sont pas pour moi les plus réussis de l’album ; en effet, si « Shot of solidaritine » et « Focus coin » peuvent s’avérer entraînants, ils manquent à mon sens d’une identité marquante. Et dès « Blueprint », on y arrive, et si certaines chansons sont un peu plus faibles, la plupart mettent en évidence l’importance de l’existence de ce groupe mythique et unique. Un huitième album qui s’inscrit sans rougir dans la discographie de Gogol Bordello !
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