Difficile d’appréhender un tel objet, surtout lorsqu’on sait que c’est le chant du cygne, la dernière apparition studio de la légende du black metal Emperor… Certes, on pourrait se consoler en se disant que le groupe se résumait de plus en plus (et complètement sur cet opus) au potentiel créatif d’Ihsahn qui trouvera bien d’autres moyens de l’exprimer. Au travers de Peccatum, son projet neoblack, ou encore de Thou Shalt Suffer, son projet dark ambiant… Et puis il reste Zyklon, le très intéressant projet de Samoth et Trym… Enfin, ne nous égarons pas et revenons à la galette. Je ne vous cacherais pas que j’ai été fort déçu par « 9 Equilibrium », le prédécesseur de « Prometheus », trop technique et heavy à mon goût (la passion pour King Diamond dans les voix était un peu trop marquée…). Autant dire que j’attendais celui-ci au tournant, prêt à bondir. Soyons clairs : Emperor est ici aussi technique (j’ose à peine imaginer le temps de mise en place d’un morceau, tant chaque titre est riche de thèmes et de cassures rythmiques), « Prometheus » n’est pas un album immédiat, il faudra au moins trois écoutes pour l’apprivoiser (mis à part « In The Wordless Chamber » et son gimmick entêtant), et il décevra certainement quelques fans qui auraient souhaité un retour aux sources comme cadeau de départ. Mais Emperor a toujours été une entité qui allait de l’avant, et se devait de préserver cette distance qui le sépare de la masse afin de conserver tout son prestige. A nous d’apprendre à adorer cette œuvre violente (des influences death plus présentes) et savante (orchestrations et arrangements ultra-travaillés), et au final d’y reconnaître une passionnante et fascinante révérence pour un groupe hors du commun.
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