Trop vite parti en retraite, l’enfant terrible de l’Amérique est vite revenu aux affaires, et se montre même furieusement conquérant. Preuve en est ce « Recovery » sorti un an seulement après « Relapse ». Eminem s’est entourée des plus grands producteurs du moment et d’invités prestigieux (Pink, Lil Wayne, Rihanna) pour nous présenter un album qui selon lui est une renaissance, le retour du vrai Marshall. Mais qui est donc cette personne ? Ici, on découvre un être amer, qui se cherche un nouveau flow, une nouvelle façon d’écrire et de voir la vie, et n’hésite pas à cracher sur ses albums précédents. Fini les attaques gratuites et l’humour parfois limite, Eminem semble devenu adulte. Doit-on l’encourager dans cette voie, qui, il faut l’avouer, si elle donne naissance à un assez bon disque, manque d’une certaine fantaisie et du recul qui fait défaut à la plupart des rappeurs, ou regretter le passé ? C’est à chacun de voir, mais ce nouveau rappeur semble tout de même assez mal à l’aise avec son nouveau moi, et la gravité déployée sur ce nouvel opus en forme de crise de la quarantaine pourra en laisser plus d’un tiède… L’album le plus dur et le plus honnête certainement, mais qui reste assez inégal de par la pléthore de productions accueillies, les différents rôles endossés par le maître et le manque d’auto dérision.
Eminem : Not afraid
Eminem : 25 to life
Eminem : No love