Plutôt décrié, « In this light and on this evening » m’avait pour ma part assez plu dans son ambition de ressusciter la cold wave. Sa suite directe, qui opérait un volte-face gênant, m’avait moins emballé, et je m’abstins même d’en parler ici, faute de temps et d’envie. Alors ce « In dream », cinquième album des britanniques, je m’en méfie un peu, j’y entre à pas de loup. Et je n’ai pas tout à fait tort, puisqu’il démontre encore une fois la versatilité du groupe de Tom Smith. Car celui-ci est bien revenu à des sonorités très 80’s, quelque part entre les sonorités d’Erasure (falsetto inclus) et les chansons mélancolico-dansantes de l’époque, à la « Fade to grey » de Visage. Beau et tragique, « In dream » compte d’authentiques tubes, l’imparable et entêtante « Life is a fear » en tête, suivie de près par des tueries comme « Our love », « No harm » ou « Forgiveness » . On y trouve un groupe qui se fait plaisir certes, mais n’oublie pas de jouer de son propre son, d’expérimenter dans les limites de sa palette musicale. La réintégration de l’electro est bien sûr une bonne surprise et un élément déterminant, puisque la liberté que le genre amène est grande. Mais Editors va plus loin que les territoires qu’il a déjà traversés, n’hésite pas à se faire moins grandiloquent, plus intimiste, plus lumineux, sans que cela étiole sa personnalité. Au final, tous ces petits changements aboutissent à un disque moins noir, de soirée d’automne plus que de nuit d’hiver. En tout cas, Editors a pondu ici un excellent album !
Editors : No harm
Editors : Life is a fear
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