
On l’avait un peu vu venir : ça fait un moment que dans la la musique du groupe de Birmingham, les synthés ont supplanté les guitares. Et puis récemment, l’intégration de Benjamin John Power alias Blanck Mass, déjà reconnu en milieu electro pour son implication dans Fuck Buttons… Alors une ode à l’EBM, pourquoi pas ? Sauf que ce n’est pas vraiment de ça qu’il s’agit ici. Car il reste bien une part de rock, et aussi, et surtout, une noirceur dont la formation ne s’est jamais départi. Bien sûr, il ne s’agit plus du Editors qu’on connaissait. Ici, l’electro rock est moderne, énergique, peut-être un peu moins tragique. Si on n’entre jamais complètement en terre EBM, on s’en approche pas mal, c’est vrai. Ajoutez-y des sonorités rave, darkwave, post punk, et on y est. J’avoue que j’ai un peu de mal à passer le pas. Je comprends bien l’intention du groupe de se tourner vers quelque chose de plus direct, de plus rythmé, de plus « festif ». Mais je ne peux pas dire que je la partage entièrement. Je ne le nierai pas, il y a ici de très bons titres ; « Strawberry lemonades », « Educate », « Heart attack »… Si on y regarde bien, pas mal sont dans ce cas. Mais c’est la comparaison avec les autres albums du groupe qui crée la difficulté. Voilà, on en est là ; coincé entre la résignation, l’incrédulité, le malaise et l’admiration. Parce que oui, « EBM » est un bon disque, mais ce n’est juste pas le disque qu’on attendait de Editors. Est-ce que par la suite, je saurais revenir là-dessus et le voir autrement ? Je l’ignore. Mais je l’espère.